TE PIHA FAUFA’A TUPUNA
participe activement cette année aux Festivités de la fête de l’orange du 21 au 23 juin 2019, à l’hôtel de ville de la Mairie de PUNAAUIA, en permettant la projection de films (et de photographies d’archives ? ) issues de ses fonds préservés au Service du patrimoine archivistique et audiovisuel du fenua.
Ce samedi 22 juin 2019 dans l’après-midi Rendez-Vous à PUNAAUIA pour visionner le films :
– Concert Te Hui Mana Punaauia
– Jumelage Punaauia Dumbéa 1991
– A Leontieff, commune de Punaauia
– Clip Maruia Dumbéa
– Hiro’a Leon Taerea
– Vues aériennes commune de Punaauia
– Les oranges sauvages de Punaruu
Venez nombreux aux festivités et bon visionnage !
En savoir + sur les films diffusés
AU GRAND THÉÂTRE
« Tabu » de Frederich W. MURNAU 1931 – 86 minutes – Anglais, VOSTF* – Nouvelle version HD
« Tabu » est le fruit d’une collaboration entre le documentariste Robert FLAHERTY et le metteur en scène Friedrich W. MURNAU. Leurs conceptions étaient diamétralement opposées. Robert FLAHERTY, qui avait pris le temps de découvrir l’île et de rencontrer ses habitants, avait écrit un scénario à la gloire de la vie traditionnelle, tout en dénonçant la corruption apportée par la civilisation. MURNAU, lui, voulait se servir de la beauté de l’île et des indigènes comme d’un décor exotique pour raconter une histoire romanesque. Friedrich W. MURNAU, qui était aussi le producteur du film, put imposer son point de vue et FLAHERTY refusa d’être crédité comme réalisateur. L’histoire : L’île de Bora-Bora, aux Iles Sous-le-Vent est un peu le paradis sur terre. La nature y est généreuse et ses habitants y vivent heureux et insouciants. Reri et Matahi s’aiment. Un jour, le vieux Hitu apporte un message : Reri a été choisie par le chef de Fanuma pour devenir la nouvelle vierge sacrée. Dès lors, Reri est tabu. Aucune loi des dieux n’est plus sacrée que celle qui protège l’élue. Aucun homme ne peut la toucher ou la désirer du regard pour son honneur et celui de son peuple. Alors que le village se réjouit de cet honneur, les amants sont désespérés. Matahi et Reri décident de s’enfuir.« Blaue Jungs » de Wolfgang SCHLEIF 1957 – 85 minutes – Allemand, VOSTF* – en couleur
Alors que leur croiseur fuit à l’approche d’ennemis, quatre marins sont laissés accidentellement sur une île de la mer du Sud. Après le premier choc, le groupe réalise rapidement qu’ils ont atterri directement au paradis…« Ariipaea Vahine » de Henri HIRO 1978 – 55 minutes – Tahitien, VOSTF* – Nouvelle version HD
Ariipaea passait du monde des hommes au monde des dieux, et la culture mā’ohi était vivante. Lorsqu’elle se convertit, les dieux cessèrent de lui parler, et la culture tahitienne mourut… Avec : Benoît HIRO, Kakoum FLORES, Hotu HUCKE, Raphaël TEHIVA, Temoaria TAPUTU, Charles PATU, Alphonse TEMATAHOTOA, Johnny ARAPARI, Taputu TAPUTU, Vaihere BORDES, Tumata ROBINSON, Faufine PAOFAI, Rigobert PAOFAI, Tiare BONNET, Henri HIRO et Heipua BORDES.AU PETIT THÉÂTRE
« Au cœur du Pacifique » de René MOREAU & Fabien FABIANO 1934 – 45 minutes – VOSTF
Ce film appartient au registre des films documentaires coloniaux français qui trouvent leur apogée dans les années 1920, lorsque la France a besoin d’asseoir ses positions géographiques et économiques dans le monde. En visite officielle à Tahiti, un député découvre les coutumes locales. Chansons, danses, pêche, et ce de Tahiti à Raiatea en passant par Huahine, les Tuamotu et les Marquises.« Tahiti Films » de Gaston GUILBERT 1944-1965 – 25 minutes – En musique – Nouvelle version HD
Les œuvres de Gaston Guilbert sont de courtes fictions contant marivaudages et scènes de vie polynésienne, des actualités et des scopitones de musique locale (la version années 50 des clips vidéo d’aujourd’hui).« De Gaulle à Tahiti » d’Emile TCHEN 1956 – 10 minutes – En musique
Lors de la venue de De Gaulle à Tahiti en 1956, Emile TCHEN est aux premières loges et filme tout son séjour avec sa caméra Bell & Howell 16mm à ressort. Il en résulte un film de 14 minutes sur le premier séjour du Général à Tahiti. Des images inédites et rares car à cette époque le général de Gaulle vit sa traversée du désert et les actualités françaises ne s’intéressent plus à lui.« Raau Tahiti (The Tahitians) » de James KNOTT 1956 – 50 minutes
Ce film nous raconte l’histoire de médecins qui essaient d’endiguer l’épidémie de filariose qui touche Tahiti. Avec : Anna GOBRAIT, Vahio TEROROTUA, Miri REI, Ben BAMBRIDGE, William A. ROBINSON, Tehapaitua SALMON, Taea TEPAVA, Tetua MAUU, Turia SALMON, Denise POTTIER, Greta SPITZ, Nancy et Nick RUTGERS, Irène de DEYN, Henry de MEYER et Irma SPITZ.« Les oranges sauvages de Tahiti » de Léon TAEREA 1988 – 25 minutes
Ce film nous emmène à Punaauia, dans la vallée de la Punaruu, sur les hauts plateaux de Tamanu pour une cueillette aux oranges sauvages.« Enchanted Isles » de Charles ALMOND 1949 – 16 minutes – Musique + voix off française
Un film documentaire rare qui retrace le périple de la goélette « Vaitere » et nous invite à découvrir la route du coprah et les îles Tahiti, Moorea, Tupai et les Marquises.« Manureva » de Claude PINOTEAU 1961 – 22 minutes – VF – Nouvelle version HD
L’aéroport de Tahiti-Faa’a vient tout juste d’ouvrir. « Manureva » nous invite à bord de la compagnie aérienne TAI pour un voyage jusqu’à Tahiti lors du Tiurai.EN SALLE DE PROJECTION
« Folklores des Gambier – Légendes » dirigé par Yves RAMBEAU 1975 – 43 minutes
Un groupe de danse de Rikitea, dirigé par Mme Ritia TIXIER et M. Ono TEAPIKI, nous contes des légendes dansées des Gambier.« Fare mā’ohi » de Henri HIRO 1980 – 13 minutes
Henri Hiro qui nous présente son « fare mā’ohi », une habitation qui respecte la nature, à l’ancienne, construit en bois et en matériaux naturels et adapté à une vie simple et écologique. Les interviews sont menées par David MARAE.« Pâques à Tahiti » de Bernard HENRION 1976 – 53 minutes
L’émission “Pâques à Tahiti – Pakete i Tahiti” est constituée d’interviews ponctuées de chansons polynésiennes.« Le retour du Bataillon du Pacifique » de Charles HOLLANDE 1946 – 10 minutes – En musique + voix off John MARTIN
Un film à la mémoire des 600 volontaires Calédoniens, Tahitiens et Néo-Hébridais qui vont former « le Bataillon du Pacifique »Illustrations : Umete de Raivavae ; ‘ava ; gravure illustrant des feuilles de ‘ava
Synthé : Umete de Raivavae ; ‘ava; Australes ; XVIIIème siècle ; Paris 1989 Tahiti
E ‘ūmete iti puru roa vau no Raivavae, motu iti no te ta’amotu Tuhaa Pae mā.
A māta’ita’iri’i mai na i tō’u ha’amanira’a ta’a’e. A tahi, i tō’u huru hinuhinu maitai i nana’ohia atu ai au i te mau nana’o una’una no tāua tau ra, iā’u ihoa ho’i i te ravera’a tumu no tāua ta’amotu ra. A piti, i tō’u ‘auaha i te mani’ira’a i paohia i tō’u roara’a. Na tō’u ho’i mau una’una rau e te nehenehe ta’a’e e ha’apapu e, e ‘ūmete au na te feia tiara’a toro’a teitei no tāua tau ra.
E’ita paha e ‘ore e, e ‘ūmete inura’a ‘ava mā’ohi au, inaha te vi’ivi’i haereri’i noa ra vau i te parapara maro o te ‘ava mā’ohi. No teie tau rii noa nei, te ha’amatara’ahia i te mau tuatāpapara’a e te mau tītorotororaa i te rave papuhia ai i te taamotu Tuhaa Pae mā. No te tahi ato’a paha ia tumu i ‘ore ai i tōna ra parau i atutu haere rahi ai.
I riro ato’a na ra i te mau tao’a rii tahito no reira ei tapiho’ora’a rahi na te mau popa’ā i te XIX ra’a o te tenetere, a rahi ato’a i te ha’ara’a tao’a rima’ī i reira.
O vau iti nei ra, e tao’a i te tahi toro’a atu a vau, e riro ra e no te XVIII paha no te tenetere.
‘Aua’a a’e maoti ho’i o to tātou Fare Teanavaharau i ite hia e au i roto i te hō’e fare fa’a’ite’itera’a tao’a tahito i Paris. Mai reira mai, e i te matahiti 1989, ua fa’aho’ihia mai au i te fenua nei, i rotopu i tō’u iho nuna’a ei te’ote’ora’a ‘ā ‘e au nā na.
Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF
Illustrations : Umete de Raivavae ; ‘ava ; gravure illustrant des feuilles de ‘ava
Synthé : Umete de Raivavae ; ‘ava; Australes ; XVIIIème siècle ; Paris 1989 Tahiti
Je suis un umete, un petit bol originaire de Raivavae aux îles Australes. Mes mensurations: 48,7 centimètres de long et 19,5 de large.
De forme lenticulaire typique des îles Australes, je suis entièrement recouvert sur ma surface externe de motifs géométriques très fins et très stylisés. Ce type de sculpture est spécifique de mon île natale et hélas trop peu connu de nos jours.Mes lèvres planes elles aussi décorées, se rejoignent à l’une de mes extrémités en une petite protubérance et s’interrompent de l’autre pour former un bec verseur.
Trop richement décoré pour être un simple récipient à usage commun, je suis un bol cérémoniel réservé aux grands chefs, d’où ma très grande rareté. Certains pensent que je suis un rince doigts, mais je devais plus sûrement servir à boire le ‘ava dont on a trouvé trace sur mes parois intérieures.
Contrairement à d’autres régions, les îles Australes ne furent étudiées que tardivement. Les objets ethnographiques de ces îles sont donc moins connus, mais ils ont constitué une source importante de troc avec les Européens au XIXème siècle donnant lieu à une véritable industrie de curios. Moi, je suis un objet ancien, certainement du XVIIIème siècle et je suis revenu en Polynésie en 1989 après que le Musée de Tahiti et ses îles m’ait trouvé dans une galerie d’art à Paris.
Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF
En septembre 1849, le Ministre de la Marine et des Colonies Victor Tracy reçut une lettre du Commissaire de la République Charles-François Lavaud, datée du 7 avril 1849, lui annonçant la volonté de quelques chefs tahitiens de voir la Reine Pomare IV divorcer de son mari Ariifaite.
Le Ministre écrivit alors au nouveau Commissaire Louis-Adolphe Bonard pour lui demander son avis, en joignant à sa lettre une copie de la lettre de Lavaud. (Remarquons que la lettre de ce dernier commence par cette entrée en matière : « Citoyen Ministre »…)
Ces deux documents se trouvent dans le recueil de la correspondance du Ministre au Commissaire de la République pour l’année 1849. Elles sont assez difficiles à lire, l’humidité ayant fait pâlir l’encre.
« Je reçois de M. le capitaine de vaisseau Lavaud une lettre du 7 avril 1849, dont vous trouverez ci-joint copie à titre confidentiel, et par laquelle il m’informe du désir qui lui a été exprimé le 28 mars, par le Régent [Paraita] et le chef Tati, de faire cesser le mariage de la Reine, pour cause d’inconduite de son mari aux Îles Sous le Vent, et du projet qu’ils avaient de la marier avec un des cousins ou neveux du Roi Kaméhaméha des îles Sandwich. ».
Le prince époux Ariifaite n’était pas revenu à Tahiti. Bel homme, il avait connu, pendant ses années d’exil aux Îles Sous-le-Vent (1844-1847), alors que la guerre se déroulait à Tahiti, quelques “bonnes fortunes” dont l’une le retenait. En outre, loin du protocole, il se livrait, écrit par ailleurs Lavaud, « à ses habitudes d’ivrognerie ». et aussi de violence.
Lavaud avait résumé les raisons données par les chefs pour envisager un tel scénario : « 1° que le mari de la Reine étant un mauvais sujet, d’une conduite déréglée, son absence prolongée n’indique que trop l’intention où il est de ne plus revenir à Taïti, et d’abandonner sa femme et ses enfans ;2° que, dans cette situation, il est bon, pour le pays et pour la Reine elle-même, qu’elle se marie, afin d’éviter, ce qui pourrait arriver, que son état de veuvage, la conduisît à une faiblesse ;3° et enfin, que, ne pouvant rester veuve suivant l’usage du pays, dans cette prévision, il fallait, à défaut d’un Taïtien capable de s’unir à elle, trouver quelqu’un d’honorable, et que leur choix était tombé sur le parent du Roi Kaméhaméha Reorio. ».
Qu’est-ce qui peut bien expliquer ce choix ?
Le Roi régnant sur les îles Sandwich en avril 1849 était Kamehameha III (1813-1854). Reorio devait être son neveu Liholiho (1834-1863), qu’il avait adopté et avait désigné comme étant son successeur. (Il devint effectivement, à vingt ans, roi des Îles Sandwich, en 1854.)
La Reine a trente-six ans, Liholiho en a quinze…
Lavaud pensait que, politiquement, une telle alliance n’aurait pas « d’autre résultat politique que celui qui pourra résulter de l’influence du mari pendant la vie de la Reine, puisque l’hérédité est assurée par de nombreux enfants ».. Il ne disait pas s’il avait connaissance des arrière-pensées des chefs. Le “parti protestant” voyait sans doute d’un bon œil cette union avec un royaume où la religion protestante était bien implantée.
Le projet, on le sait, ne fut pas concrétisé.
De fait, en juin, la Reine se rendit à Raiatea, et le 15 juin 1849, Lavaud pouvait écrire : « J’ai été accueillir la reine et la complimenter : ma position était d’autant meilleure que j’avais été opposé à l’idée d’un devenir que je savais ne pas être profondément mûri par elle ». Il sermonna Ariifaite, le menaçant de « lui faire application de la loi, comme aux chefs qui se conduisent mal ». « [Il] m’a déclaré avoir depuis longtemps le désir de se rapprocher de sa femme et de se conduire comme il convient à un homme qui occupe une position comme la sienne ». (cité par B. de La Roncière, La Reine Pomaré, 2003)
Tout était redevenu “normal” dans le couple royal, quand Bonard reçut les demandes d’éclaircissements du Ministre : « Je vous prie de me donner votre avis à ce sujet dans le plus court délai possible ». On touche du doigt le grand problème de l’époque : l’extrême lenteur des communications. Le Ministre avait reçu en septembre une lettre qui lui avait été adressée en avril !
Et peu de temps après, il allait apprendre qu’en août, l’amiral Tromelin avait déposé un ultimatum auprès du roi Kamehameha III pour lui demander réparation des exactions envers les catholiques et des torts causés aux commerçants français. N’obtenant pas satisfaction, les troupes françaises avaient débarqué, pris le fort de Honolulu, désarmé la ville, actions alors qualifiées de pillage par les Anglais. De plus, il s’empara du schooner Kamehameha et l’envoya à Tahiti.
On peut penser qu’il s’agit de ce bateau qui est ainsi mentionné dans le Messager de Tahiti n° 2 du 3 octobre 1852 : « Mouvements du port de Papeete – Bâtiments entrés – 27 septembre. La goélette coloniale »
Illustrations : Bible tahitienne ; Henry Nott ; LMS ; gravure illustration du navire Duff.
Synthé : Bible tahitienne ; 1838 Richard Watts ; Henry Nott ; Henere Noti ; Duff; 1817-1835 ; 1840 Tahiti.
Te Bībīlia mo’a oia, te faufa’a api te faufa’a tahito tō’u i’oa. ‘O vau nei ā te Bībīlia mātāmua roa i hurihia i roto i te re’o mā’ohi. Ua nene’i ia vau i te matahiti 1838 e te ta’ata rā ō Richard Watts i te ‘oire no Ronetona i te fenua Peretane. E 752 rahira’a ‘api tō’u e, e 3000 rahira’a Bībīlia mātou i nene’ihia i terā rā matahiti. Nā te mitionare peretane rā ‘o Henry Nott, oia ho’i ‘o Henere Noti i rave pāpu i tāua ha’a rā.
I tōna ihoa taera’a mai i ō tātou nei i ‘ana’anatae rahi a’e ‘oia i te ha’api’i i te re’o tahiti, ‘ōpua roa atu ai ‘oia i te rave i tāua ‘ohipa iti faufa’a rahi.
I roto i te rahira’a mitionare i ta’e mai na ni’a i te pahī rā ō Tarapu, ‘o ‘oia ana’e ihoa ra tei ‘ite vave i tō tātou reo. No te huri i te Bībīlia i roto i te reo mā’ohi, ua tauturuhia ra ‘oia e te mitionare rā ō John Davis e te ta’ata rā ō Tuahine no te motu no Raiatea.
Ua ha’amatahia i teie ha’a i te matahiti 1817 e ua oti hope roa i te 18 no tītema matahiti 1835. Reva atura o Noti i te fenua Peretane no te nene’ira’a ia i teie Bībīlia hina’aro rahi hia rā e rātou.
Ia oti, ua tu’uhia atu ra vau i mua i te aro ō te Arii vahine no te fenua Peretane ō Victoria, fa’aho’ihia mai nei au i Tahiti nei i te 12 no tetepa matahiti 1840. I teie mahana, tei roto vau i to tātou Fare Teanavaharau.
Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF
Illustrations : Bible tahitienne ; Henry Nott ; LMS ; gravure illustration du navire Duff.
Synthé : Bible tahitienne ; 1838 Richard Watts ; Henry Nott ; Henere Noti ; Duff; 1817-1835 ; 1840 Tahiti.
Mon nom est “Te bibilia moa ra, oia te faufaa tahito e te faufaa api”. Je suis la première bible, ancien et nouveau testament, traduite en Tahitien. J’ai été imprimée sur 2 colonnes en 1838 par Richard Watts pour la société biblique à Londres, en Angleterre. J’ai 752 pages et je fus tirée à 3000 exemplaires.
Je suis l’oeuvre du missionnaire anglais Henry Nott que les Tahitiens surnommaient Henere Noti. Celui-ci se passionnait pour la langue tahitienne, et avait entrepris de traduire la Sainte Bible. Il était certainement le seul missionnaire venu avec le navire Duff qui parvint à une maîtrise quasi-parfaite de la langue. Il était donc tout désigné pour ce travail. Il fut aidé dans sa tâche par un autre missionnaire John Davies et Tuahine, originaire de Raiatea.
Entamé en 1817, ce travail de traduction s’achève le vendredi 18 décembre 1835. Aussitôt, Nott part vers l’Angleterre faire imprimer cette bible en tahitien qui leur manquait tant. Puis, il me présente à la reine Victoria et me ramène à Tahiti le 12 septembre 1840. On écrivit alors à mon sujet que j’étais “un ouvrage admirable, fruit d’une application et d’une persévérance qui méritent les plus grands éloges.
Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF
Lorsqu’il écrivit sa lettre au Gouverneur Lavaud, le 31 août 1847, le Duc de Montebello, Ministre Secrétaire d’État de la Marine et des Colonies, avait pris connaissance des derniers développements de la guerre coloniale, qui avait pris fin au 1er janvier de cette année, et du retour à Tahiti, le 9 février, de la Reine Pomare IV « qui paraît désormais accepter franchement le protectorat et ses conséquences ».
Le Ministre se souvenait des premiers pas de l’autorité française à Tahiti. En 1836, deux missionnaires catholiques, les pères picpussiens Caret et Laval, venant de Mangareva, avaient débarqué à Tautira et s’étaient rendus à pied à Papeete. Ils furent rapidement expulsés.En 1838, de passage à Tahiti, Du Petit-Thouars exigea des excuses, une indemnisation et le salut au drapeau français. Un traité de paix perpétuelle et d’amitié entre les Français et les habitants de Tahiti fut signé le 4 septembre 1838. L’année suivante, le libre exercice du culte catholique était reconnu. Moerenhout, le consul de France, insista auprès de Du Petit-Thouars pour que celui-ci, qui venait d’annexer les Marquises, établît le protectorat de la France sur le royaume. La Reine, sous l’emprise du consul anglais Pritchard (qui n’était plus pasteur), adopta une attitude qui entraîna un conflit qui allait durer quatre ans. Les Français eurent le temps de prendre la mesure de l’importance de la religion protestante chez les Tahitiens. C’est pour cette raison que le Ministre écrivit : « Nous devons éviter avec soin tout ce qui serait de nature à troubler cet état de choses et à amener de nouvelles complications. Sous ce rapport, je crois à propos d’appeler votre attention sur ce qui concerne le Clergé catholique ».
Le Ministre était conscient que “le personnel d’agens français, civils et militaires, qui est réuni à Papeïti peut comporter et même rendre nécessaire la présence, sinon continuelle, au moins fréquente, de quelques prêtres catholiques ». Mais il se méfiait. D’après ses informations, il n’y avait que deux prêtres en 1845 à Papeïti, M.M. Orens et Amable . Il insistait auprès de Lavaud de bien exiger « qu’ils s’abstiennent avec soin de toute tentative de prosélytisme sur la population indigène ». Il craignait avant tout « de nouveaux conflits avec les Missionnaires étrangers ». Mais politiquement, la situation d’emprise des missionnaires anglais sur la population indigène, « sans contrepoids à leur influence », eût pu devenir « un véritable inconvénient ». Il demandait donc au Gouverneur d’examiner « personnellement et secrètement s’il y aurait utilité à envoyer à Taïti (…) un ou deux Ministres français, appartenant au culte protestant ». Ces pasteurs seraient « entretenus au compte du Gouvernement ».
La « rémunération » du clergé dans l’Océanie n’était pas nouvelle. En 1843, l’amiral Roussin écrivait au Gouverneur Bruat à propos des prêtres missionnaires aux Marquises : « Vous réunissez dans vos mains des moyens suffisants pour obtenir que l’action de ces prêtres se combine avec la pensée de votre administration. Vous savez qu’une convention a été passée avec le supérieur de la maison de Picpus, et que, par elle, le département de la marine a consenti à reconnaître, à chacun des membres de cette congrégation qui exercent leur saint ministère dans notre établissement, un traitement et des frais d’installation. Cette condition servira naturellement votre influence sur ce personnel religieux. Sans vous immiscer dans la direction spirituelle que le chef des missions de l’Océanie imprimera seul aux démarches des missionnaires, il vous sera possible, précisément en considération des dépenses que le département de la marine fait tant pour les prêtres que pour le service du culte, de vous concerter avec M. l’évêque [Mgr Baudichon] et d’obtenir de lui le redressement des actes qui vous paraîtraient répréhensibles, et le changement des ecclésiastiques qui feraient obstacle aux vues de votre administration. Les rapports qui s’établiront à ce sujet sont d’une nature trop délicate pour que je ne compte pas que vous y mettrez toute la réserve et toute la circonspection désirables ». (cité dans Guizot, Mémoires)
Le Ministre annonçait que pour 1848, il maintenait au budget « la prévision d’un seul prêtre pour Papeïti ».La fin de la lettre fait état d’une réclamation de Mgr l’Archevêque de Calcédoine : il s’agissait de Mgr Bonamie, Supérieur général de la congrégation des prêtres de Picpus, à Paris. Le ministère aurait été redevable de « deux indemnités de trousseau (…) acquises à des prêtres alors destinés pour les Marquises ». Le Ministre demandait à Lavaud de vérifier et de solder cette dette si elle était avérée.
L’installation des catholiques allait s’accélérer avec l’arrivée, en février 1849, de Mgr Stéphane Jaussen, évêque in partibus d’Axieri.
En 1860, l’Assemblée législative demandait au Commissaire impérial l’envoi de pasteurs protestants français, et en 1863, arrivaient les deux pasteurs Arbousset et Atger.
Le dernier pasteur anglais, William Howe, quittait Tahiti cette même année 1863.
Illustrations : Moai ; Mgr Jaussen
Synthé : Rongo Rongo ; Rapa Nui ; Ile de Pâques ; Podocarpus Catifolia ; 1869 Iles de Pâques ; Mgr Jaussen.
E rā’au nāna’ohia vau e te fenua Rapa nui. E Rongo Rongo tō’u i’oa. Ua pi’ihia vau “l’échancrée” no te mea ua ‘afā te tahi tuha’a o tō’u nei tino. I mūta’a iho ra ua pū’ohuhia vau i roto i te hō’e taura rongo; ahuru ma ono metera tona roa. Teie taura, ahuru ma ono atoa rahira’a taura rongo i ninohia tei ravehia no te ha’amani ia na.
Ua taraihia vau i roto i te hoe rā’au pi’ihia « podocarpus latifolia » e reo popa’ā. Eita ra teie rā’au i tupu ae nei i ni’a i teie fenua no Rapa Nui.
Ua nana’o hope roa hia vau, e ua riro teie mau nana’ora’a ei tūāpaparaa no te mau ‘aivāna’a e rave rau no te ao ato’a nei.
Ua ti’aturi te tahi e, e huru pāpa’i paha teie. ‘Aita ra ho’i te te hō’e noa ae tatarara’a pāpū maita’i i hōro’ahia atura no mātou e tae roa mai i teie nei.
O vau nei ra, ua fa’aru’e māua te orometua Gaspard Zumbohm i te fenua Rapa Nui no te tere mai i Tahiti nei i te matahiti 1869. I reira, ua pūpūhia na vau e ō, mai roto mai i te rima o te nuna’a no Rapa Nui, na te Arii ‘Epikopo Tepano Jaussen. I muri iho, ua haaponohia atu vau i te oire no Roma. Na te Arii ‘Epikopo Mihaera Coppenrath i fa’aho’i mai iā’u i Tahiti nei i te āva’e tetepa no te matahiti 1975 rā.
Mai reira mai, tei roto ia vau i to tātou Fare Teanavaharau.
Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF
Illustrations : Moai ; Mgr Jaussen
Synthé : Rongo Rongo ; Rapa Nui ; Ile de Pâques ; Podocarpus Catifolia ; 1869 Iles de Pâques ; Mgr Jaussen.
Petit morceau de bois gravé, je suis un Rongo Rongo, une tablette de l’île de Pâques, Râpa Nui. Je suis surnommée “l’échancrée” en raison de l’éclat de bois qui m’a quelque peu altéré. J’étais protégée par un écheveau de cheveux de 16 mètres de long qui était enroulé autour de moi.
Entièrement confectionné avec des cheveux humains, ce cordon est composé de 16 brins. Chaque brin a été tressé avec une vingtaine de cheveux. J’ai été taillé dans du bois dont le nom scientifique est “podocarpus catifolia”, un conifère qui pourtant n’a jamais poussé sur l’île de Pâques.
Je suis entièrement gravée et mes motifs ont toujours intéressé les chercheurs quels qu’ils soient. Beaucoup ont comparé mes motifs a une forme d’écriture mais personne n’est encore arrivé à me décrypter de manière incontestable. Je reste encore un mystère, un autre mystère de l’île de Pâques qui en recèle bien d’autres. J’ai quitté l’île de Pâques en 1869 avec le Père Gaspard Zumbohm, Picpucien, qui m’a remis à Monseigneur Tepano Jaussen, de la part des habitants de l’île de Pâques.
Je suis ensuite partie à Rome et c’est Monseigneur Coppenrath qui m’a rapporté à Tahiti en septembre 1975.
Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF