Henri HIRO, grand poète et cinéaste.
Archives publiques et privées, périodiques, iconographie, ouvrages, audiovisuel, le service du patrimoine archivistique et audiovisuel travaille continuellement au recensement, au traitement, à la conservation et à la sauvegarde de tous ces documents d’archives constituant un pan du patrimoine historique polynésien. Au fil des tâches effectuées se dévoilent quelques souvenirs d’une époque révolue, des personnalités ayant marqué notre Fenua.
Ainsi, faisons un arrêt sur images aujourd’hui et découvrant ou redécouvrant un grand homme passionné de littérature et de sa culture : Henri HIRO.
Cinéaste, dramaturge, poète, Henri HIRO né à Moorea un 1er janvier 1944. Il sera élevé à Punaauia par des parents ne parlant que le tahitien. En 1967, il part pour la métropole pour suivre des études à la faculté théologique protestante de Montpellier, et revient en 1972, le diplôme en poche.
En 1974, Henri HIRO est nommé directeur de la maison des jeunes, aujourd’hui Te Fare Tauhiti Nui.
En 1980, il prend la tête du département recherche et création de l’office territorial d’action culturelle. Cette nomination faisant naître en lui ce besoin de protéger, de porter sa culture au plus haut point, il milite alors pour la reconnaissance du patrimoine culturel polynésien en s’efforçant d’y insuffler un dynamisme nouveau et tente de pallier les atteintes à l’identité d’un peuple autochtone et à son environnement.
Cette même année, il manifeste contre le nucléaire en Polynésie française.
Sous son impulsion et celle d’autres jeunes étudiants ayant également étudié en métropole, l’Académie tahitienne est créée, et des concours littéraires sont institués.
Henri HIRO entame alors un travail de recueil des traditions orales tahitiennes, et encourage la jeunesse polynésienne à s’exprimer par le biais de la culture, et en particulier à écrire. Avide de connaissances et de découvertes, il s’essaie à la réalisation de films où il exerce à la fois en tant que metteur en scène et comédien au théâtre et poursuit ses travaux littéraires en traduisant des romans français en reo ma’ohi.
En 1982, il écrit « Marae », une cérémonie d’intronisation d’un jeune chef sur le marae Arahurahu de Paea qui sera ensuite tournée en juillet 1983. Le film s’attache au détail de cette cérémonie d’antan avec tous les fastes que l’on peut imaginer.
De son poème « Ariipaea-Vahine », il en fait une adaptation théâtrale qui est jouée par le Pupu Arioi.
En 1985, son film « Tarava », tourné entre 1980 et 1983 et d’une richesse musicologique étonnante, est sélectionné pour le Festival International du Film d’Amiens.
Henri HIRO choisit la poésie comme véhicule privilégié de la pensée. Son œuvre «message poétique» publiée en 1990 est profondément habitée par la culture religieuse traditionnelle ma’ohi.
Le 10 mars 1990, Henri HIRO décède. Aujourd’hui, la poésie de Henri Hiro est enseignée dans les écoles de Polynésie. Hélas, pas son théâtre. Ni son sens de la beauté et de la justice.
Henri HIRO réalisa et écriva entre autre Eulalie (1979), Penei ae (1979), Pehepehe (1988).
Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF
Photographies : Fonds ICA Collection Archives PFRétrolien depuis votre site.