Voici un 109ème numéro placé sous le signe de la femme et de l’art… Le Centre des Métiers d’Art a en effet eu l’idée de faire venir en Polynésie des artistes membres de l’association SIAPO pour une exposition sur les femmes peintres d’Océanie. L’idée est d’encourager les femmes polynésiennes à se saisir de ce médium pour raconter leurs histoires, leurs émotions, leur Pays. Une rencontre riche se profile à tous les niveaux, qui ne manquera pas de marquer les esprits !
Novembre, comme souvent, consacre une véritable explosion d’événements culturels. Le Conservatoire propose notamment un duo de jazz dans le cadre du traditionnel concert de la Paix ; la Maison de la Culture accueille un conte russe sur les planches du Grand Théâtre à l’occasion de Halloween ; les Australes, accompagnées par le Service de l’Artisanat Traditionnel, font salon.
Le Service de la Culture et du Patrimoine pilote pour sa part des fouilles aux Marquises sur un site peu exploré jusque-là. Découverte de nos racines, de nos traditions, passation aussi avec l’accueil au Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel de jeunes étudiants qui auront ainsi un accès privilégié à ses documents rares. Le Service est en effet une véritable malle aux trésors, qui se décide à nous livrer petit à petit sur internet ses secrets. Rendez-vous tous les 15 jours pour découvrir de nouvelles notices, et de nouvelles richesses…
Mettre la culture à la portée de tous, telle est également l’ambition du Hiro’a et de ses partenaires. Preuve en est également la Médiathèque Historique de Polynésie portée par de nombreux services et établissements dont la Maison de la Culture et le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel. Mise en ligne depuis la rentrée, elle compte plusieurs centaines de documents mis à disposition des chercheurs, curieux et passionnés.
Quant à la Maison de la Culture, elle a le plaisir d’accueillir comme chaque année le spectacle littéraire Pina’ina’i : auteurs autochtones et artistes mêlent mots et gestes pour dire et éprouver leurs visions, leurs blessures et leurs espoirs. Une édition axée sur les trous de notre mémoire, un thème fort et une soirée aux émotions fortes en perspective et un magnifique dossier à découvrir.
Premier journal culturel mensuel gratuit de Polynésie française, Hiro’a est l’expression de la synergie entre 7 établissements et services devenus partenaires sous la tutelle du Ministère de la Culture. Né en septembre 2007 et tiré à 5 000 exemplaires en quadrichromie, retrouvez-le dans les grandes surfaces, hyper et supermarchés, librairies, hôtels, mairies etc., ou téléchargez-le, comme près de 2 000 internautes chaque mois, sur les sites suivants : www.conservatoire.pf, www.museetahiti.pf, www.culture-patrimoine.pf, www.cma.pf, www.maisondelaculture.pf et www.artisanat.pf
Découvrez vite ce nouveau numéro sur www.hiroa.pf !
Découvrez le Hiro’a du mois d’octobre disponible en téléchargement sur le site de la Maison de la Culture
Viv(r)e le patrimoine
Tentative d’établissement du protectorat de la France sur les îles Manihiki et Rakaana en avril 1889
Ce dossier d’archives comporte plusieurs pages rongées par la vermine, témoin des mauvaises conditions de conservations antérieures à leur prise en charge par les archives, mais l’ensemble reste parfaitement compréhensible. On y trouve trois sous-dossiers, dont les feuilles sont toutes de dimensions 20×31 cm :
- Le « Rapport de l’aviso le Volage sur le voyage à Manihiki » (cahier de 24 pages, dont 3 vierges)
- Les noms des rois et les listes des membres des gouvernements de chaque île (sur 2 pages)
- Les discours et déclarations :
- Discours du Commandant Poirot (3 pages en français, 3 pages en tahitien)
- Déclaration des Rois : demande de protectorat rédigée à l’avance (2 pages en français, 2 pages en tahitien)
- Déclaration d’acceptation de la demande rédigée à l’avance en cas de réussite de la mission (1 page en français, 1 page en tahitien).
Pour répondre aux préoccupations de certains milieux à Paris, le Gouverneur Lacascade s’embarque le 23 mars 1889 à destination de Rurutu et Rimatara afin d’y établir le protectorat avant que les Anglais ne le fassent pour leur compte.
Dans le même esprit, il envoie l’aviso le Volage vers deux îles du Nord de l’archipel des Cook, Manihiki et Rakaana (Rakahanga), deux atolls proches l’un de l’autre et dont les habitants ont un passé et une langue (proche du tahitien) communs. Le départ a lieu le 1er avril. Le Commandant Poirot emmène avec lui un natif de Manihiki, Takai, qui a persuadé les autorités de la colonie que ses concitoyens ne demandaient pas mieux que d’être sous le protectorat de la France. Mais il s’avère qu’il n’est qu’un chef déchu depuis de nombreuses années par un cousin rival, Iete, et que la situation sur place n’est pas si simple. Il y a un Roi dans chaque île, avec chacun son gouvernement, en tout 42 personnes qui doivent être réunies pour prendre les grandes décisions.
Arrivant à Manihiki, ils apprennent – heureux hasard ! – que le Roi Iete et tous les membres de son conseil étaient partis à Rakaana pour l’inauguration d’un temple.
Dans cette île, le Commandant Poirot va être confronté à une situation qu’il n’avait pas envisagée : les deux îles sont sous la coupe de deux pasteurs protestants anglais qui ont interdit à la population et à ses dirigeants d’entamer toute discussion et d’accepter des cadeaux venant des Français. Aussi l’officier, qui apprend ces choses par ses interprètes, se heurte-t-il au mutisme et à l’inertie des deux Rois, dont l’attitude lui fait comprendre qu’en fait, on attend de lui qu’il s’en aille au plus vite. C’est ce qu’il fait. En ramenant Takai dans son île de Manihiki, il apprend de la bouche de ce dernier que les Rois Iete et Tefainaitu étaient prêts à accepter le protectorat, mais qu’ils n’avaient pas osé s’opposer aux pasteurs.
En conclusion, le Commandant Poirot se demande si on peut dire que cette mission, qui n’a pas réussi, a été inutile : « Nous avons fait une reconnaissance. Le terrain est maintenant connu et on sait contre qui on aurait à lutter. » Il est de retour à Papeete le 12 avril.
En France, le Journal des Débats écrit : « Ce qui ressort surtout de l’excursion du Volage, c’est qu’il n’y a aucun intérêt pour la France à ajouter Manihiki et Rakaana à la liste déjà nombreuses des îles d’Océanie sur lesquelles flotte notre pavillon. […] C’est encore là une conquête que nous pouvons sans regret abandonner aux Anglais, si toutefois ils en veulent. » En 1888, la Reine Makea de Rarotonga avait demandé le protectorat britannique, craignant « l’invasion imminente » des Français. Le 9 août 1889, le Commandant A.C. Clarke proclame le protectorat britannique sur les deux îles où les Français étaient venus « en excursion »…
Le « Plan de la ville de Papeete et de ses environs » porte au dos le cachet « CONSTRUCTIONS ET FORTIFICATIONS – TAHITI ». Il a été dessiné pour la Direction de l’Artillerie de la place de Papeete, et il est daté du 25 novembre 1897.
Le support est une feuille de papier finement toilé, de 96,5 cm de longueur sur une largeur d’environ 69,5 cm. Cette feuille a été conservée pliée dans un format de 31,5 sur 20,5 cm. La lecture est malaisée aux pliures. Des trous de vermine sont les témoins d’une longue période de mauvaise conservation, antérieure à sa prise en charge par les archives.
Le dessin est exécuté à l’encre, avec une plume très fine.
Il est entouré sur trois côtés d’un cadre laissant une marge inégale de 2 à 3 cm. Dans la partie supérieure, le titre s’étale sur une marge non délimitée de 4 cm. Une première légende « Nature des bâtiments et des propriétés » est placée dans l’angle supérieur gauche. Dans l’angle supérieur droit est placée une deuxième légende, avec deux colonnes : « Édifices publics » et « Bâtiments militaires ».
Le plan est à l’échelle 1/5000è (1cm pour 50 m). Il est orienté S-SO (à l’inverse des représentations habituelles) et plaqué sur un fond de courbes de niveau (10 m) faisant bien apparaître les vallées et les rivières qui y coulent.
Sur ce document, nous lisons (entre parenthèses l’occupation aujourd’hui) :
Le positionnement des édifices publics
1897 | Aujourd’hui |
---|---|
l’hôtel du gouverneur | résidence du haut-commissaire |
le palais du Roi | assemblée territoriale |
le palais de justice | angle av. Gén. de Gaulle et av. Pouvanaa a Oopa, ministères et administrations |
l’hôtel du Directeur de l’Intérieur | à Mamao |
la cathédrale, le presbytère | librairie de la Mission catholique et collège A-M. Javouhey |
l’hôtel de Ville | marché côté rue Collette |
l’école publique de filles | mairie de Papeete |
l’école publique de garçons | bars et espaces de loisirs à l’entrée de la rue des Écoles |
l’établissement des Ponts et Chaussées | Fare Ute |
le temple protestant | Paofai |
la gendarmerie | école maternelle Paofai |
la prison | entre la rivière Tipaerui et le stade Bambridge |
le cimetière | entre la rivière Tipaerui et le stade Bambridge |
la Direction du port | office du tourisme |
les entrepôts | place Vaiete |
le sémaphore | sur les hauteurs du mont Faiere |
Les bâtiments militaires
1897 | Aujourd’hui |
---|---|
la caserne d’infanterie | palais de justice |
le quartier d’artillerie et le magasin à poudre | présidence |
le cercle des officiers | parking de l’Assemblée |
l’hôpital militaire | Vaiami |
le bâtiment des subsistances et de manutention | ancien immeuble Air France et commandement de la Marine |
la direction de l’artillerie | CESC |
le service des transports et le pavillon du chef du service de l’artillerie | face à la présidence |
le bâtiment des artifices | école Toata |
le dépôt de munitions | piscine municipale |
le poste pour les torpilles | Motu Uta |
l’hôtel du chef du service administratif | parc Bougainville |
le four à chaux | vallée de Sainte Amélie |
batterie, champ de tir, dépôt de munitions | hauteurs de Faiere et de Ste Amélie |
le hangar pour la baleinière | parking Paofai |
D’un point de vue stratégique, on a :
|
Les plantations
Les installations d’approvisionnement en eau
Les rivières et la côte
Le tracé des rues et leurs noms
1897 | Aujourd’hui |
---|---|
Avenue de Fautaua | Cours de l’Union Sacrée |
Quais de l’Arsenal, du Commerce et de l’Uranie | Boulevard de la Reine Pomare IV |
Rue Clappier | Rue Clappier |
Rue des Écoles | Rue des Écoles |
Rue de la Petite Pologne | Rue Gauguin |
Rue du Marché | Rue Albert Leboucher |
Rue Collet | Rue Colette |
Fortifications | Rue des Remparts |
Rue Nansouty | Rues Nansouty et Anne-Marie Javouhey |
Rue Bonnard | Rues François Cardella et Charles Viénot |
Rue Dumont d’Urville | Rue Dumont d’Urville |
Rue de l’Est | Rue du Maréchal Foch |
Rue de Rivoli | Rue du Général de Gaulle |
Rue de l’Ouest | Rue du Commandant Destremau |
Place Bruat | Place Jacques Chirac |
Rue Bougainville et Avenue Bruat | Avenue Pouvanaa a Oopa |
Avenue du Petit Thouars | Avenue Dupetit Thouars |
Rue Bréa | Rue Georges Lagarde |
Rue de la Glacière | Rue du Docteur Cassiau |
Rue de l’Hôpital | Rue de la Canonnière Zélée |
Rue du Four | Rue du chef Teriierooiterai |
Rue de l’Arthémise | Rue du 5 mars 1797 |
Rue de la Vénus | Rue Vénus |
Rue de la Gendarmerie | Rue du Lieutenant Varney |
Rue Neuve | Rue des Poilus Tahitiens |
Rue Cook | Rue Cook |
Rue Wallis | Rue Charles Drollet |
Ce petit livre (115×185 mm) est sans doute le plus ancien (1711) appartenant à la bibliothèque de la Société des Études Océaniennes. Il comporte en fait deux parties, comme deux livres réunis en un seul.
La première est titrée comme énoncé ci-dessus, avec en plus deux petits paragraphes, après AUTOUR DU MONDE, précisant son contenu :
Contenant une Description d’Achin, ville de Sumatra, du Royaume de Tonkin & autres Places des Indes, & de la Baye de Campeche.
Où il est traité des differens Terroirs de tous ces Païs, de leurs Ports, des Plantes, des Fruits, & des Animaux qu’on y trouve : de leurs Habitans, de leurs Coûtumes, de leur Religion, de leur Gouvernement, de leur Negoce.
La seconde partie est intitulée : TRAITÉ DES VENTS ALISEZ OU REGLEZ, DES VENTS FRAIS De Mer & de Terre, des Tempêtes, des Saisons de l’Année, des Marées, & des Courans De toute la Zone Torride – Par le Sr DAMPIER, Capitaine sur Mer – A AMSTERDAM, Chez PAUL MARRET, Marchand Libraire, dans le Beursstraat, 1701.
Ce livre n’est pas en très bon état, la reliure se détache en partie.
Une gravure (paysage exotique, sans doute en Inde, quatre personnages, flore, éléphant, serpent, animaux marins) fait face à la page de garde de la première partie, laquelle se compose d’une Préface, d’une Table et du récit des Voyages sur 351 pages. Sont insérés : deux cartes : le détroit de Malacca et la Baie de Campèche (qui se situe à l’ouest de la presqu’île du Yucatan) ; un plan du Fort St Georges à Madras ; deux gravures : Indiens et Hippopotame ou cheval marin.
Une rose des vents fait face à la page de garde de la seconde partie, laquelle comprend 104 pages.
Le livre se termine par une Table générale des trois tomes, sur 40 pages.
William Dampier (1652-1715) était un Anglais qui mena une vie d’aventures faites de négoce, de piraterie et d’observations scientifiques. Il écuma la côte Est de l’Amérique du Nord, les Antilles, la côte Ouest de l’Amérique du Sud (luttant contre les Espagnols), la Micronésie, l’Indonésie, les côtes de la Chine, de l’Australie et de l’Inde. Il a raconté ses activités parfois invraisemblables et ses expériences souvent dangereuses dans des ouvrages à grand succès. Ses descriptions des peuples et des milieux naturels des contrées qu’il visitait, ses talents d’hydrographe, son traité sur les vents et ses qualités de navigateur lui ont forgé une réputation durable, entachée cependant par sa personnalité autoritaire, brutale et grossière envers ses équipages.
(On notera qu’il navigua dans l’Océan Pacifique entre 1680 et 1681, entre 1683 et 1691 (traversée en 1686), entre 1699 et 1701, entre 1703 et 1707, entre 1708 et 1711.)
La lettre du Roi Pomare V est un feuillet de 4 pages, de format 21×27 cm. Le texte figure sur les deux premières pages, sur deux colonnes, en tahitien à gauche, en français à droite.
Le procès-verbal de remise du palais est un feuillet de 4 pages de format 20×31 cm. Le texte occupe trois pages. C’est un extrait certifié conforme des registres de transcription des actes de mutation immobilière, en date du 14 avril 1891 (deux mois avant le décès du Roi), délivré à « M. Dorence Atwater, propriétaire à Papeete » (Il s’agit du Consul des États-Unis à Tahiti, qui a épousé en 1875 une des filles d’Alexandre Salmon et de Ariitaimai).
La construction du palais royal (d’abord « palais de la Reine ») a commencé en 1859, mais en 1877, à la mort de Pomare IV, le bâtiment n’était pas encore habitable. Les retards étaient en grande partie dus à l’utilisation des fonds alloués vers d’autres dépenses.
Le 29 juin 1880, le Commandant Chessé signe une déclaration où l’on peut lire : Nous nous engageons à faire acquitter par le gouvernement de la République française les dettes laissées à sa mort par la feue Reine Pomare IV, mère du Roi, conformément à l’état qui en a été dressé, et aussi à faire terminer le plus tôt possible la construction du palais royal commencé
.
C’est le 21 juin 1883 que le Gouverneur remet au Roi le « palais achevé par le Gouvernement français en exécution de la convention du 29 juin 1880, ratifiée parla loi du 30 décembre de la même année ».
Pomare V reçoit « la pleine et entière propriété et jouissance de l’édifice dont il s’agit ».
Un plan de situation, que nous n’avons pas trouvé, était joint au procès-verbal. Une note anonyme précise les limites de la terre où s’élève le palais : « la rue de Rivoli, la rue de la Glacière, le boulevard extérieur et la barrière qui la sépare du Gouvernement et de la place publique ». Et il est précisé : « Cet immeuble devant, selon la volonté de S.M. Pomare V, désir auquel se rangent tous les autres membres de la famille, retourner au peuple tahitien après le décès de Sa Majesté, ne sera pas compris dans la masse à partager ».
La lettre du Roi est très cordiale. Il demande au Gouverneur Dorlodot des Essarts de transmettre « l’expression de ma gratitude à Monsieur le Président de la République [Jules Grévy] et au Ministre de la Marine [en 1883, quatre ministres se succèdent à ce portefeuille dont l’intitulé doit être complété par « et des colonies »]. Le Roi exprime aussi son contentement d’avoir placé sa famille et son peuple « dans les mains de la France ». On notera l’expression « mes affectueux sentiments » adressée au Gouverneur , petite touche chaleureuse dans une missive protocolaire.
La dernière ligne du texte, tant en français qu’en tahitien, est d’une écriture différente. Elle semble avoir été rajoutée, avant que le Roi ne signe, sans doute à sa demande : « Le Roi des Îles de la Société et Dépendances », rappel de son titre que le rédacteur avait omis !
Cartes postales, photographies, gravures, affiches, plans… tous ces documents représentent un témoignage essentiel de l’histoire polynésienne.
Les documents iconographiques, ou documents figurés, conservés au dépôt des archives de Tipaerui proviennent principalement des dépôts révocables et dons manuels (fonds privés et publiques). Le service du patrimoine archivistique et audiovisuel détient néanmoins dans ses collections des documents acquis pour le compte du Pays.
La totalité des documents iconographiques conservés aux Archives de la Polynésie française, du fait de la législation, n’est pas communicable. Cependant, une photothèque est mise à disposition à l’accueil du service aux heures ouvrables au public, et est uniquement destinée à la consultation sur des postes privés.
Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF
Photos : Fonds Guztwiller / Bibliothèque SPAA / Archives PF – Droits réservésLa sauvegarde du patrimoine archivistique polynésien inclut également la constitution d’une bibliothèque historique. Dépôt légal, dons manuels, acquisitions du service du patrimoine archivistique et audiovisuel, versements des services publiques permettent ainsi d’étoffer les inventaires bibliographiques.
Regroupant les ouvrages et les périodiques, la bibliothèque patrimoniale du Pays est constituée de plus de 8000 ouvrages. Histoire de la Polynésie française, témoignages, ouvrages éducatifs, arts polynésiens, fiction, thèses, mémoires, journaux, et tout ouvrage relatif à la Polynésie composent cette bibliothèque.
L’ouvrage le plus ancien conservé dans la bibliothèque patrimoniale date de 1761.
Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF
Photos : Bibliothèque Archives PF
« Ce qui frappe tout d’abord quand on arrive dans la rade, c’est un petit îlot à fleur d’eau comme une émeraude et sur laquelle flotte le pavillon d’O-Taïti. Moutu-Outa où l’île de la Reine, tel est le nom de cette île miniature.» Capitaine G. LAFOND, Voyages autour du monde et naufrages célèbres (…).
Tel que l’a décrit le Capitaine G. LAFOND, Motu Uta était une petite île de sable qui occupait le centre de la rade de Papeete, et ce, jusqu’en 1965. Propriété de la reine Pomare IV, ce petit îlot lui servait occasionnellement de résidence avant de devenir un îlot de quarantaine pour les voyageurs originaires de régions à risque sanitaire, puis îlot de confinement des prisonniers durant les deux guerres.
Avec le développement du commerce, en 1860, les premiers appontements sont construits. S’en suivra alors l’agencement du port de Papeete et le développement du «Quai des Paquebots » entre 1923 et 1957.
1962 marque la disparition de Motu Uta. De nombreux travaux sont effectués pour permettre une extension des installations portuaires. Apparait alors, en complément de la cale de halage et de appontement pétrolier, une base navale.
La même année, les travaux d’une digue de protection sur le récif d’une longueur de 2,2 km sur 5 mètres de hauteur sont entamés. L’îlot de Motu Uta est remblayé. Le 29 juin 1966, en présence du Général Billotte alors ministre des DOM – TOM, la digue de Papeete le nouveau Port de la ville sont inaugurés.
Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF
Illustrations : Fonds Gutzwiller Collection Archives PF / Dictionnaire illustré de la Polynésie – Bibliothèque Archives PF (1-Lithographie d’après un dessin original de J. Moerenhout / 2- Motu Uta, résidence secondaire de la reine Pomare IV vers 1846. Dessin de Thornam / 3- Le lazaret qui accueillait les passagers des navires en quarantaine).
En 1842, au mois de mai, la colonisation française en Polynésie française commence lorsque l’amiral Albert Du Petit-Thouars annexe les îles Marquises sur les conseils de Jacques-Antoine de Moerenhout.
Sans consignes précises du gouvernement, Albert Du Petit-Thouars intervient ensuite à Tahiti où il impose à Pomare IV la signature d’un traité de protectorat qui sera confirmé en 1847. Le protectorat concerne alors les îles du Vent, les Tuamotu, Tubuai et Raivavae. Alors que les îles Sous-le-Vent sont exclues du protectorat, les Gambier demeurent indépendantes en étant néanmoins gouvernées sous le contrôle de Picpus.
Suite à l’application du protectorat, le Reine voit ses attributions réduites. Ne gérant plus que les affaires intérieures, ses décisions doivent malgré tout être acceptées par le gouverneur.
Le 29 juin 1880, Pomare V, dernier souverain de Tahiti, cède les territoires du Protectorat à la France en échange d’une rente viagère pour lui-même et trois personnes de sa famille et moyennant le maintien des symboles de sa royauté. Les territoires tahitiens deviennent alors une colonie française appelée « Établissements français de l’Océanie (E.F.O)» jusqu’en 1957.
Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF
Illustration : Fonds Gutzwiller Collection Archives PFDans le but de sauvegarder la mémoire polynésienne, le service du patrimoine archivistique et audiovisuel, outre le versement des archives publiques, procède également à la collecte de fonds privés (photographies, diapositives, cartes postales, négatifs, films, audio, lettres, des anciens appareils, etc.) représentant un intérêt patrimonial.
Ainsi, tel que le prévoit l’article 10 de la loi du 3 janvier 1979 sur les archives, l’article L.1421-5 (la. 2) du Code général des collectivités territoriales ainsi que le décret n° 79-1037 du 3 décembre 1979, le service du patrimoine archivistique et audiovisuel accueille et conserve au dans ses magasins des archives privées.
Cette collecte de documents privés est rendue possible:
– Par le biais d’Acquisition, par laquelle, et dans la limite des contraintes budgétaires, le SPAA peut procéder à l’achat de documents d’archives.
– Par le Legs.
– Par le Don Manuel par lequel le donateur se dépouille, actuellement et irrévocablement de la chose donnée, en faveur du service qui l’accepte. Les dons peuvent être assortis de conditions quant au lieu de conservation, à la communicabilité et la reproduction des documents.
– Par le Dépôt révocable, modalité n’entraînant pas de transfert de propriété au bénéfice du service. Le propriétaire privé conserve donc juridiquement intacts ses titres de propriété.
Chacun a donc la possibilité de donner, léguer ou déposer ses documents ayant un intérêt historique, et quel qu’en soit le support, au dépôt des archives de Tipaerui. Par ce choix, chacun contribue au sauvetage du patrimoine polynésien, à la sauvegarde et au partage notre mémoire historique et culturelle.
Ne le dit-on pas: “La culture est l’âme d’un peuple. Les archives en sont la mémoire”.
Textes : Bureau de la valorisation du patrimoine – Archives PF
Photos : Archives PF