Quand le pont de la Papenoo se cherchait un nom. Article à retrouver également dans le magazine culturel (version papier ou numérique) du mois de juin, n°141.   Ces dernières années, des épisodes pluvieux ont par deux fois entraîné des inondations importantes sur la côte est. On oublie qu’autrefois ces événements se répétaient plusieurs fois dans l’année, isolant les districts de Tiarei et Hitiaa. En 1918, le gouverneur Gustave Julien se mobilise pour la construction d’un pont à Papenoo afin de permettre l’essor agricole de ces terres généreuses. Pour le remercier de son engagement, nombreux voulurent le baptiser Julien…   Le 25 juin 1918, le gouverneur Julien débute une « tournée agricole » autour de l’île de Tahiti. Le compte rendu commence à paraître dans le Journal officiel des établissements français d’Océanie du 1er septembre 1918. Ainsi, on peut y lire que le gouverneur s’est longuement arrêté à Papenoo afin de visiter les travaux préparatoires du pont qui doit surplomber la rivière. Une rivière qui « tant de fois, au cours de l’année, coupe les communications avec les districts de Tiarei et de Hitiaa. Cette rivière torrentueuse est celle qui roule, à l’époque des pluies, le plus gros volume d’eaux. En quelques instants elle gonfle au point de rendre impossible toute tentative pour la traverser. Ces crues durent parfois plusieurs jours ». Pour le gouverneur, il s’agit, avec la construction de cet édifice (décidé au moment de l’établissement du plan de campagne de 1918), de remédier à une situation néfaste pour le développement agricole d’une partie de l’île. « Si les travaux marchent normalement et que la main-d’œuvre ne fasse pas défaut, le pont de Papenoo pourra être ouvert à la circulation avant la fin de l’année. Il contribuera largement à la renaissance agricole d’une région restée trop longtemps négligée, presque abandonnée. »   Un nom pour le pont   Alors que son achèvement semblait proche, apparut l’idée d’attribuer au pont un nom. Edouard Ahnne, le président de la Chambre d’agriculture de l’époque, propose immédiatement le nom du gouverneur : « (…) dès son arrivée dans la Colonie, M. le gouverneur Julien, malgré tant d’autres préoccupations plus graves, s’est constamment occupé de développer et d’améliorer les voies de communication. Les agriculteurs ont été les premiers à bénéficier de ces améliorations qui leur permettent de transporter leurs produits au chef-lieu d’une manière plus sûre et plus rapide. La construction du pont de Papenoo constitue un avantage inestimable pour tous les propriétaires de la côte est de Tahiti. Il ne serait que juste que le nom de celui qui a eu l’initiative de ce beau travail, qui a fait tous ses efforts pour le mener rapidement à bonne fin, y restât attaché de manière durable. » Cette demande est appuyée par celle du chef du service judiciaire, Hector Simoneau, lui-même plusieurs fois confronté à la dangerosité des cours d’eau à traverser à gué, notamment à Tautira et à Papenoo. « Plus d’une fois, (…) les harnais de sa voiture ont été brisés par la violence du courant et il n’est sorti de ces mauvais pas que grâce au dévouement d’indigènes accourus pour lui porter assistance », peut-on lire dans un document archivé au SPAA. Faua, président du conseil des districts, représentant la population de Tiarei y est également favorable et le fait savoir en tahitien dans un courrier adressé au gouverneur : « Attendu que ce pont sera pour nous d’un grand secours, capable d’améliorer sérieusement la situation des habitants ; « Attendu que jusqu’à l’ouverture des travaux de construction du pont, nous pouvions nous considérer comme délaissés et que grâce à votre initiative, vous venez d’ouvrir toute grande notre route ; « Attendu que de l’avis de toute la population du district et le mien, le nom des bienfaiteurs ne peut et ne doit être laissé dans l’oubli […] »   Événements climatiques et retard   Malgré ces marques de reconnaissance, le gouverneur Julien n’y est pas favorable, arguant que « l’œuvre éphémère ou durable d’un gouverneur ne se juge bien qu’avec le recul du temps ». Les événements lui donneront raison. À la fin de l’année 1918, l’inauguration du pont de Papenoo passe en arrière-plan de l’actualité. En effet peu après l’annonce de la Victoire et l’armistice du 11 novembre, la grippe espagnole s’abat sur Tahiti et met, pour plusieurs semaines, un coup d’arrêt à toutes les entreprises humaines. Dans le JO des EFO du 1er janvier 1919, le gouverneur déclare « qu’il y a nécessité de prolonger jusqu’au 28 février 1919 la durée de la période pendant laquelle devront être exécutés, dans la limite des crédits ouverts, les travaux et fournitures ci-dessous : […] Construction de ponts sur les deux bras de la rivière Papenoo […] » Mais le mauvais sort semble s’acharner. Un épisode pluvieux s’abat sur l’île la dernière semaine de janvier et la première de février causant des dommages considérables. « […] Les travaux en cours d’exécution, le pont de Papenoo en particulier, ont été plus particulièrement éprouvés. Ce dernier ouvrage, contre lequel sont venus s’amonceler des quantités de gros arbres entraînés par le courant, a été miné par les affouillements à ses deux extrémités. Trois culées, deux sur la rive gauche et une sur la rive droite, ont été démolies. Le lit de la rivière, complètement transformé, ne permettra pas la réédification de l’ouvrage tel qu’il avait été primitivement conçu : il faudra vraisemblablement franchir les deux principaux bras de la Papenoo par le moyen d’un tablier-cage en fer d’une plus grande portée. Ce qui reste de l’ouvrage est parfaitement utilisable mais les communications d’une rive à l’autre, qui étaient près d’être assurées, ne le seront évidemment plus que lorsque l’introduction dans la Colonie des fers et aciers nécessaires à ces genres de construction sera redevenue possible », peut-on lire dans le JO des EFO du 15 février 1919.   Le gouverneur Julien, sur le départ, en appelle alors au courage pour poursuivre les travaux, soulignant que de manière générale le développement des infrastructures a provoqué « une recrudescence de vie » sur l’île avant de conclure ainsi : « […] Au travail, donc, avec courage et sans jamais vous rebuter. Soyez les poilus de la mise en valeur des trésors de vos îles. »   L’ouvrage sera finalement inauguré neuf ans plus tard, en 1928, et porte encore le nom de « pont de la Papenoo ». Légende photo du pont : pont de papenoo – côté Tiarei – 12 janvier 1926 (droits réservés SPAA – Archives PF) Service du patrimoine archivistique et audiovisuel (SPAA) – Te piha faufa’a tupuna Rencontre avec Sébastien Damé, responsable du département du patrimoine audiovisuel multimédia Internet au sein du Service du patrimoine archivistique et audiovisuel. Texte : à partir de l’étude de Michel Bailleul.
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Illustrations : Umete de Raivavae ; ‘ava ; gravure illustrant des feuilles de ‘ava

Synthé : Umete de Raivavae ; ‘ava; Australes ; XVIIIème siècle ; Paris 1989 Tahiti

E ‘ūmete iti puru roa vau no Raivavae, motu iti no te ta’amotu Tuhaa Pae mā.

A māta’ita’iri’i mai na i tō’u ha’amanira’a ta’a’e. A tahi, i tō’u huru hinuhinu maitai i nana’ohia atu ai au i te mau nana’o una’una no tāua tau ra, iā’u ihoa ho’i i te ravera’a tumu no tāua ta’amotu ra. A piti, i tō’u ‘auaha i te mani’ira’a i paohia i tō’u roara’a. Na tō’u ho’i mau una’una rau e te nehenehe ta’a’e e ha’apapu e, e ‘ūmete au na te feia tiara’a toro’a teitei no tāua tau ra.

E’ita paha e ‘ore e, e ‘ūmete inura’a ‘ava mā’ohi au, inaha te vi’ivi’i haereri’i noa ra vau i te parapara maro o te ‘ava mā’ohi. No teie tau rii noa nei, te ha’amatara’ahia i te mau tuatāpapara’a e te mau tītorotororaa i te rave papuhia ai i te taamotu Tuhaa Pae mā. No te tahi ato’a paha ia tumu i ‘ore ai i tōna ra parau i atutu haere rahi ai.

I riro ato’a na ra i te mau tao’a rii tahito no reira ei tapiho’ora’a rahi na te mau popa’ā i te XIX ra’a o te tenetere, a rahi ato’a i te ha’ara’a tao’a rima’ī i reira.

O vau iti nei ra, e tao’a i te tahi toro’a atu a vau, e riro ra e no te XVIII paha no te tenetere.

‘Aua’a a’e maoti ho’i o to tātou Fare Teanavaharau i ite hia e au i roto i te hō’e fare fa’a’ite’itera’a tao’a tahito i Paris. Mai reira mai, e i te matahiti 1989, ua fa’aho’ihia mai au i te fenua nei, i rotopu i tō’u iho nuna’a ei te’ote’ora’a ‘ā ‘e au nā na.

Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF

Illustrations : Umete de Raivavae ; ‘ava ; gravure illustrant des feuilles de ‘ava

Synthé : Umete de Raivavae ; ‘ava; Australes ; XVIIIème siècle ; Paris 1989 Tahiti

Je suis un umete, un petit bol originaire de Raivavae aux îles Australes. Mes mensurations: 48,7 centimètres de long et 19,5 de large.

De forme lenticulaire typique des îles Australes, je suis entièrement recouvert sur ma surface externe de motifs géométriques très fins et très stylisés. Ce type de sculpture est spécifique de mon île natale et hélas trop peu connu de nos jours.

Mes lèvres planes elles aussi décorées, se rejoignent à l’une de mes extrémités en une petite protubérance et s’interrompent de l’autre pour former un bec verseur.

Trop richement décoré pour être un simple récipient à usage commun, je suis un bol cérémoniel réservé aux grands chefs, d’où ma très grande rareté. Certains pensent que je suis un rince doigts, mais je devais plus sûrement servir à boire le ‘ava dont on a trouvé trace sur mes parois intérieures.

Contrairement à d’autres régions, les îles Australes ne furent étudiées que tardivement. Les objets ethnographiques de ces îles sont donc moins connus, mais ils ont constitué une source importante de troc avec les Européens au XIXème siècle donnant lieu à une véritable industrie de curios. Moi, je suis un objet ancien, certainement du XVIIIème siècle et je suis revenu en Polynésie en 1989 après que le Musée de Tahiti et ses îles m’ait trouvé dans une galerie d’art à Paris.

Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF

En septembre 1849, le Ministre de la Marine et des Colonies Victor Tracy reçut une lettre du Commissaire de la République Charles-François Lavaud, datée du 7 avril 1849, lui annonçant la volonté de quelques chefs tahitiens de voir la Reine Pomare IV divorcer de son mari Ariifaite.

Le Ministre écrivit alors au nouveau Commissaire Louis-Adolphe Bonard pour lui demander son avis, en joignant à sa lettre une copie de la lettre de Lavaud. (Remarquons que la lettre de ce dernier commence par cette entrée en matière : « Citoyen Ministre »…)

Ces deux documents se trouvent dans le recueil de la correspondance du Ministre au Commissaire de la République pour l’année 1849. Elles sont assez difficiles à lire, l’humidité ayant fait pâlir l’encre.

« Je reçois de M. le capitaine de vaisseau Lavaud une lettre du 7 avril 1849, dont vous trouverez ci-joint copie à titre confidentiel, et par laquelle il m’informe du désir qui lui a été exprimé le 28 mars, par le Régent [Paraita] et le chef Tati, de faire cesser le mariage de la Reine, pour cause d’inconduite de son mari aux Îles Sous le Vent, et du projet qu’ils avaient de la marier avec un des cousins ou neveux du Roi Kaméhaméha des îles Sandwich. ».

Le prince époux Ariifaite n’était pas revenu à Tahiti. Bel homme, il avait connu, pendant ses années d’exil aux Îles Sous-le-Vent (1844-1847), alors que la guerre se déroulait à Tahiti, quelques “bonnes fortunes” dont l’une le retenait. En outre, loin du protocole, il se livrait, écrit par ailleurs Lavaud, « à ses habitudes d’ivrognerie ». et aussi de violence.

Lavaud avait résumé les raisons données par les chefs pour envisager un tel scénario : « 1° que le mari de la Reine étant un mauvais sujet, d’une conduite déréglée, son absence prolongée n’indique que trop l’intention où il est de ne plus revenir à Taïti, et d’abandonner sa femme et ses enfans ;2° que, dans cette situation, il est bon, pour le pays et pour la Reine elle-même, qu’elle se marie, afin d’éviter, ce qui pourrait arriver, que son état de veuvage, la conduisît à une faiblesse ;3° et enfin, que, ne pouvant rester veuve suivant l’usage du pays, dans cette prévision, il fallait, à défaut d’un Taïtien capable de s’unir à elle, trouver quelqu’un d’honorable, et que leur choix était tombé sur le parent du Roi Kaméhaméha Reorio. ».

Qu’est-ce qui peut bien expliquer ce choix ?

Le Roi régnant sur les îles Sandwich en avril 1849 était Kamehameha III (1813-1854). Reorio devait être son neveu Liholiho (1834-1863), qu’il avait adopté et avait désigné comme étant son successeur. (Il devint effectivement, à vingt ans, roi des Îles Sandwich, en 1854.)

La Reine a trente-six ans, Liholiho en a quinze…

Lavaud pensait que, politiquement, une telle alliance n’aurait pas « d’autre résultat politique que celui qui pourra résulter de l’influence du mari pendant la vie de la Reine, puisque l’hérédité est assurée par de nombreux enfants ».. Il ne disait pas s’il avait connaissance des arrière-pensées des chefs. Le “parti protestant” voyait sans doute d’un bon œil cette union avec un royaume où la religion protestante était bien implantée.

Le projet, on le sait, ne fut pas concrétisé.

  • D’ailleurs, à la fin de sa lettre, Lavaud ajoute : « J’apprends à l’instant que le mari de la Reine a fait connaître son retour ici »..
  • De fait, en juin, la Reine se rendit à Raiatea, et le 15 juin 1849, Lavaud pouvait écrire : « J’ai été accueillir la reine et la complimenter : ma position était d’autant meilleure que j’avais été opposé à l’idée d’un devenir que je savais ne pas être profondément mûri par elle ». Il sermonna Ariifaite, le menaçant de « lui faire application de la loi, comme aux chefs qui se conduisent mal ». « [Il] m’a déclaré avoir depuis longtemps le désir de se rapprocher de sa femme et de se conduire comme il convient à un homme qui occupe une position comme la sienne ». (cité par B. de La Roncière, La Reine Pomaré, 2003)

    Tout était redevenu “normal” dans le couple royal, quand Bonard reçut les demandes d’éclaircissements du Ministre : « Je vous prie de me donner votre avis à ce sujet dans le plus court délai possible ». On touche du doigt le grand problème de l’époque : l’extrême lenteur des communications. Le Ministre avait reçu en septembre une lettre qui lui avait été adressée en avril !

    Et peu de temps après, il allait apprendre qu’en août, l’amiral Tromelin avait déposé un ultimatum auprès du roi Kamehameha III pour lui demander réparation des exactions envers les catholiques et des torts causés aux commerçants français. N’obtenant pas satisfaction, les troupes françaises avaient débarqué, pris le fort de Honolulu, désarmé la ville, actions alors qualifiées de pillage par les Anglais. De plus, il s’empara du schooner Kamehameha et l’envoya à Tahiti.

    On peut penser qu’il s’agit de ce bateau qui est ainsi mentionné dans le Messager de Tahiti n° 2 du 3 octobre 1852 : « Mouvements du port de Papeete – Bâtiments entrés – 27 septembre. La goélette coloniale »

    Projet Divorce Reine 1
    Projet Divorce Reine 2
    Projet Divorce Reine 3
    Projet Divorce Reine 4
    Projet Divorce Reine 5

    Illustrations : Bible tahitienne ; Henry Nott ; LMS ; gravure illustration du navire Duff.

    Synthé : Bible tahitienne ; 1838 Richard Watts ; Henry Nott ; Henere Noti ; Duff; 1817-1835 ; 1840 Tahiti.

    Te Bībīlia mo’a oia, te faufa’a api te faufa’a tahito tō’u i’oa. ‘O vau nei ā te Bībīlia mātāmua roa i hurihia i roto i te re’o mā’ohi. Ua nene’i ia vau i te matahiti 1838 e te ta’ata rā ō Richard Watts i te ‘oire no Ronetona i te fenua Peretane. E 752 rahira’a ‘api tō’u e, e 3000 rahira’a Bībīlia mātou i nene’ihia i terā rā matahiti. Nā te mitionare peretane rā ‘o Henry Nott, oia ho’i ‘o Henere Noti i rave pāpu i tāua ha’a rā.

    I tōna ihoa taera’a mai i ō tātou nei i ‘ana’anatae rahi a’e ‘oia i te ha’api’i i te re’o tahiti, ‘ōpua roa atu ai ‘oia i te rave i tāua ‘ohipa iti faufa’a rahi.

    I roto i te rahira’a mitionare i ta’e mai na ni’a i te pahī rā ō Tarapu, ‘o ‘oia ana’e ihoa ra tei ‘ite vave i tō tātou reo. No te huri i te Bībīlia i roto i te reo mā’ohi, ua tauturuhia ra ‘oia e te mitionare rā ō John Davis e te ta’ata rā ō Tuahine no te motu no Raiatea.

    Ua ha’amatahia i teie ha’a i te matahiti 1817 e ua oti hope roa i te 18 no tītema matahiti 1835. Reva atura o Noti i te fenua Peretane no te nene’ira’a ia i teie Bībīlia hina’aro rahi hia rā e rātou.

    Ia oti, ua tu’uhia atu ra vau i mua i te aro ō te Arii vahine no te fenua Peretane ō Victoria, fa’aho’ihia mai nei au i Tahiti nei i te 12 no tetepa matahiti 1840. I teie mahana, tei roto vau i to tātou Fare Teanavaharau.

    Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF

    Illustrations : Bible tahitienne ; Henry Nott ; LMS ; gravure illustration du navire Duff.

    Synthé : Bible tahitienne ; 1838 Richard Watts ; Henry Nott ; Henere Noti ; Duff; 1817-1835 ; 1840 Tahiti.

    Mon nom est “Te bibilia moa ra, oia te faufaa tahito e te faufaa api”. Je suis la première bible, ancien et nouveau testament, traduite en Tahitien. J’ai été imprimée sur 2 colonnes en 1838 par Richard Watts pour la société biblique à Londres, en Angleterre. J’ai 752 pages et je fus tirée à 3000 exemplaires.

    Je suis l’oeuvre du missionnaire anglais Henry Nott que les Tahitiens surnommaient Henere Noti. Celui-ci se passionnait pour la langue tahitienne, et avait entrepris de traduire la Sainte Bible. Il était certainement le seul missionnaire venu avec le navire Duff qui parvint à une maîtrise quasi-parfaite de la langue. Il était donc tout désigné pour ce travail. Il fut aidé dans sa tâche par un autre missionnaire John Davies et Tuahine, originaire de Raiatea.

    Entamé en 1817, ce travail de traduction s’achève le vendredi 18 décembre 1835. Aussitôt, Nott part vers l’Angleterre faire imprimer cette bible en tahitien qui leur manquait tant. Puis, il me présente à la reine Victoria et me ramène à Tahiti le 12 septembre 1840. On écrivit alors à mon sujet que j’étais “un ouvrage admirable, fruit d’une application et d’une persévérance qui méritent les plus grands éloges.

    Production: ICA (SPAA) / CPSH (Service de la Culture et du Patrimoine) / RFO Polynésie (Polynésie 1ère) / Musée de Tahiti et des Îles, Collection Archives PF