Correspondance entre l’observatoire aux îles Samoa de la société royale des sciences à Göttingen et le gouverneur des EFO 1905 / 1906
Ce dossier est constitué de dix pièces manuscrites et une dactylographiée.
Au départ de cet échange, il y a une lettre de l’observatoire, aux îles Samoa, de la Société Royale des Sciences à Gottingen, partie de Apia et datée du 18 décembre 1905. De cette lettre, on ne possède que la traduction qui a été demandée au Consul d’Allemagne à Tahiti, M. Hoppenstedt, par le Secrétaire général, qui en accuse réception le 7 février 1906.
Il apparaît qu’aucune suite n’y a été donnée, et le 28 juin 1906, le Directeur de l’Observatoire écrit une deuxième lettre. Celle-ci est confiée au Consul, qui la renvoie avec la traduction le 10 juillet, évoquant la lettre précédente du 18 décembre. Le 23 juillet, le Gouverneur Jullien le remercie et lui demande de lui fournir une copie de la première lettre, ce qu’il fait le lendemain 27 juillet. Enfin, le 10 août 1906, le Gouverneur répond au Docteur Linke, Directeur de l’Observatoire d’Apia.
Les É.F.O. viennent de vivre des moments difficiles : les îles Tuamotu ont été frappées par des cyclones en janvier 1903, mars 1905 et février 1906. À cette dernière date, le phénomène a aussi touché Tahiti, mêlant vents puissants et raz-de-marée, qui détruisent la moitié de Papeete.
Le Directeur de l’observatoire des Samoa considère qu’il est « de son devoir de pousser à des études sur les cyclones dans le grand Océan ». Dans ses deux lettres, ses questions et ses arguments sont les mêmes.
D’abord : le gouvernement de É.F.O. ne serait-il pas « disposé à coopérer à nos opérations » en installant des stations d’observations météorologiques ? Les observations journalières « se composeraient d’observations du baromètre et de la direction et de la force du vent ». Il est précisé que l’opération ne serait pas onéreuse « puisque de bons baromètres à mercure peuvent être obtenus pour environ fcs.120 ».
Ensuite : l’observatoire a déjà « reçu l’assentiment des gouvernements des îles Gilbert, Ellice, Tonga, de Nelle Zélande, Niue » ; des observateurs sont en place aux îles Fanning, Christmas. « Il serait donc d’un grand avantage si quelques-unes des stations françaises pouvaient fonctionner déjà pendant la saison des cyclones ». La diplomatie n’est pas absente : « En exprimant l’espoir que la représentation de la République française au Pacifique conservant les traditions [de la] nation française de se mettre volontiers au service des sciences internationales, je vous prie, etc ».
Enfin, le Directeur assure que les traitements des données recueillies seront l’objet de rapports envoyés régulièrement « aux sociétés et gouvernements coopérateurs », et un service d’avertissement sera mis en place par l’observatoire quand la pose des câbles sous-marins le permettra.
Le Gouverneur, très sensibilisé par les phénomènes cycloniques, répond que des stations sont déjà en place dans les É.F.O., qu’il a prescrit d’en installer aux ÎSLV, aux Marquises et aux Gambier, et qu’il enverra à l’observatoire toutes les informations demandées « pouvant servir à vos observations relatives à la marche des cyclones dans l’Océan Pacifique ».
Dans l’immédiat, en septembre 1906, l’administrateur des Tuamotu Charles Marcadé fait paraître dans le J.O. des É.F.O. un « Manuel de météorologie appliquée à la prévention des cyclones en Océanie ».
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