LE MESSAGER DE TAHITI 1886, 1887, 1888, 1892, 1893, 1897, 1899
LE MESSAGER DE TAHITI (parfois sans LE), sous-titré en tahitien : TE VEA NO TAHITI, est un journal dont la parution alla de 1884 à 1899. (Ce journal n’a rien à voir avec le Messager de Tahiti, qui parut de 1852 à 1883, et ne garda ensuite que son sous-titre : Journal Officiel des É.F.O.)
Sa durée d’existence a comporté deux périodes.
1) Du 5 mai 1884 au 27 décembre 1888, c’était un hebdomadaire paraissant le mercredi. Conservant le sous-titre tahitien Te Vea No Tahiti, il se présentait comme l’Organe des Intérêts Français dans l’Océanie, avec la précision : Journal politique, commercial, industriel et d’annonces légales.
Sa devise latine Ubi Jus, Ibi Vis peut se traduire par Là où est le Droit, est la Force !Il avait trois membres fondateurs.
Victor Raoulx (1842-1914) était arrivé à Tahiti en 1863. C’était un marin, capitaine de goélette, qui déploya peu à peu une intense activité commerciale. Copropriétaire de la Terre Eugénie à Atimaono, il développa une importante production de sucre et de rhum. Actif également politiquement, il fut cofondateur du Messager de Tahiti.
François Cardella (1838-1917) était arrivé à Tahiti en 1866. Médecin de la marine, il s’installa comme pharmacien civil. Il devint un homme politique influent. Il fut le premier maire de Papeete, cofondateur du Messager de Tahiti.
Paul-Georges Martiny (1843-1887) était arrivé à Tahiti en 1864. C’était un officier de la Marine. Jusqu’en 1869, il remplit de hautes fonctions administratives. Puis, après un séjour en France, il revint en 1871 comme négociant, ne s’occupant que d’industrie et de commerce. Il se lança également en politique et il fut cofondateur du Messager de Tahiti. Il en était le rédacteur en chef. Malade, il quitta Tahiti en mars 1887 pour aller se soigner en France, mais il mourut à Sydney en juin. Le journal n’allait guère survivre, écrit O’Reilly, au départ de son animateur .
2) En janvier 1889, les administrateurs du Messager de Tahiti permirent la reprise du titre par Léonce Brault. Arrivé à Tahiti en 1881, Léonce Brault (1858-1933) était imprimeur. Il se lança en politique, son journal lui servant de tribune. Après 1899, il mena une carrière d’avocat (on disait alors défenseur).
Le sous-titre en tahitien fut conservé. La devise latine changea : Fluctuat Pro Tahiti Semper !, ce qui peut vouloir dire : Agissons toujours pour Tahiti ! La première devise réapparut en 1897. C’était devenu le Moniteur Hebdomadaire des Intérêts Coloniaux, et il paraissait le samedi. La formule devint ensuite Moniteur Indépendant des Intérêts Coloniaux Français, et Paraissant ordinairement 4 fois par mois. Le siège du journal était Rue du Marché puis, à la fin des années 90, Rue de Rivoli. Avec ce changement d’adresse, le nom du directeur – Léonce Brault – fut remplacé par un pseudonyme : “Jean de Pare”. Précisons qu’en février 1888, Léonce Brault avait lancé un journal mensuel et gratuit : Les Petites Affiches de Tahiti. À la fin de cette année-là, il annonçait que, suite à la disparition programmée du Messager de Tahiti, son journal deviendrait hebdomadaire en janvier 1889. Ce projet fut remplacé par la reprise de ce dernier titre.
Les collections du S.P.A.A. et de la S.E.O. sont très incomplètes et en mauvais état.
– du n° 1 (lundi 5 mai 1884) au n° 5
– du n° 7 au n° 10
– du n°12 au n° 73
– du n° 75 au n° 104
– n° 106 et n° 107
– deux numéros 109 des 18 et 25 mai 1886
– du n° 110 (numéroté 100) au n°119
– du n° 121 (incomplet) au n° 157
– du n° 159 au n° 161
– deux numéros 163 des 22 et 29 juin 1887
– du n°164 au n° 182
– du n° 184 au n° 191
– n° 190 (incomplet) et n° 191
– du n° 193 au n° 208 (10 mai 1888)
– n° 278 (5 octobre 1889), 280, 281, 292, 296, 298
– du n° 302 au n° 306
– n° 308, 313, 316, 317
– du n° 323 au n° 325
– n° 343, 344, 346, 347, 349, 350, 353, 354, 359, 378, 380, 383, 384, 388, 390, 391, 393, 396
– du n° 398 au n° 417
– du n° 419 au n° 474 (21 décembre 1893)
– n° 477, 481, 482, 483, 487, 489, 490, 492, 493, 495, 496, 499, 500 (17 novembre 1894), 501, 506, 508, 509
– n° 523, 544, 546, 547
– du n° 570 (31 mars 1898) au n° 572
– n° 574, 575, 584, 587, 591 (5 juin 1899, avec la mention : 16è année)
Curieusement, on trouve un n° 604 daté 10-25 août 1895, n° 605 du 4 septembre 1895, n° 607 du 10 octobre 1895, n° 608 du 19 octobre 1895 et n° 700 du 23 novembre 1895.
Si l’on se base sur 52 numéros par an, le n° 608 (à quelques numéros près) se trouverait bien à la fin de l’année 1895. C’est un point qui reste à éclaircir…
Les jours de parution furent le lundi, puis le mardi à partir de janvier 1886, enfin le mercredi à partir d’avril 1887.
Le format des pages a varié au fil du temps. Dans le n° 36 du 5 janvier 1885, il est précisé : “Le format du Messager de Tahiti sera considérablement agrandi dans le cours de l’année 1885”.)
– 24 x 31 pour les premiers numéros
– 25,5 x 42
– 32 x 51,8 les dernières années.
Dans le journal L’Océanie française, n° 71 du 6 mai 1884 (lendemain de la parution du 1er numéro du Messager), animé par Auguste Goupil, on peut lire : “Le Messager de Tahiti – Sous ce titre, MM. Raoulx, Martiny et Cardella viennent de fonder une feuille hebdomadaire dont le but est identique à celui que nous poursuivons. C’est donc avec le plus grand plaisir que nous constatons la naissance de ce nouveau défenseur des intérêts de notre belle, mais malheureuse colonie. Nous avons la conviction que, si nous venons à différer quelquefois d’opinion sur les moyens à préconiser pour favoriser l’éclosion de la prospérité générale, cette divergence d’opinions elle-même aura son utilité, puisqu’elle permettra au Gouvernement de se rendre un compte à peu près exact des aspirations de tous et de faire un choix dans les arguments avancés par les organes de l’opinion à Tahiti. Le public, de son côté, ne peut qu’être reconnaissant envers les hommes qui ne craignent pas de sacrifier leur temps et leur argent pour le bien général.”
Rétrolien depuis votre site.
Nadia VANNINI
| #
Bonjour
Avez-vous trace du raid sur l’ile RAIATEA contre TERAUPOO en 1897
Merci
DPAMI
| #
Bonjour, pour toute demande, merci d’adresser un mail à service.archives@archives.gov.pf en précisant la demande et le cadre de l’utilisation.