Offre de produits et de services des entreprises Schrader’s Son, Inc ET Kewanee Private Utilities Company 1906 et 1932
À partir des premières années du XXème siècle, on trouve dans les archives des courriers venant de l’étranger proposant des marchandises susceptibles d’intéresser les É.F.O.
Les deux documents proposés sont deux lettres en provenance des États-Unis.
La première émane des Établissements A. Schrader’s Son, Inc. L’en-tête précise que cette société est le meilleur fabricant de scaphandres, d’équipements de plongée, d’articles en laiton pour matériels en caoutchouc de toutes sortes. Sur un des sites consacrés à cette entreprise, on lit qu’Auguste Schrader, immigré allemand aux États-Unis, a ouvert un atelier de mécanique en 1844 à Manhattan, dans lequel il a développé des raccords et des valves pour les produits de caoutchouc tels que les coussins d’air et les gilets de sauvetage. Son grand intérêt pour la plongée sous-marine l’a amené à concevoir et fabriquer des casques de plongée et des pompes à air. Dans les années 1890, son intérêt se tourne vers les pneus gonflables : il invente la valve de roue, qu’on utilise encore aujourd’hui !
Dans les É.F.O., la pêche de l’huître nacrière et perlière est très active aux Tuamotus et aux Gambier. Entre 1902 et 1905, le professeur Seurat est venu l’étudier. Il écrit : « L’armement d’une équipe de scaphandriers pour la pêche est coûteux, chaque cotre de pêche étant monté par au moins dix hommes : deux ou trois sont des plongeurs, qui descendent dans l’appareil à tour de rôle ; un tient la ligne de vie, c’est-à-dire une corde grâce à laquelle le scaphandrier communique avec l’extérieur ; quatre tournent la manivelle, à tour de rôle ; enfin deux autres sont occupés à remonter le filet rempli d’huîtres perlières et à ouvrir celles-ci. […] Les scaphandres utilisés sont des engins américains» [1]. À New-York, sur son trajet de retour en France, il est interviewé par des journalistes, ce qui peut expliquer l’envoi de cette lettre adressée le 7 décembre 1906 à “Etablissment Francaise de L’Oceanic, Gentlemen”, lettre qui fait suite à une précédente envoyée le 26 mars et restée sans réponse. L’auteur rappelle qu’il informait son lecteur que son entreprise fabriquait une pompe pour les profondeurs marines plus performante que les précédentes, et qu’il serait heureux d’en donner une à l’essai. « Nos produits sont de qualité supérieure, donnent entière satisfaction, et nous sommes sûrs que nous pourrons vous proposer des prix intéressants si vous nous dites que vous avez la possibilité de nous assurer d’une commande ferme de votre part.»
Cette lettre, comme la précédente, est transmise au Président de la Chambre de Commerce le 16 janvier 1907.
La seconde lettre est datée du 22 novembre 1932. Elle fait suite à un premier courrier auquel il n’a pas été répondu, comme la précédente, mais, contrairement à celle-ci, elle est adressée à une personne précise : Mr. Herve [2], Administrator of the Tuamotus, Tuamotus, French Oceania.
L’expéditeur est une “Compagnie de services privés” s’appelant KEWANEE, du nom de la ville où elle est implantée dans l’Illinois, aux États-Unis. L’en-tête précise qu’elle fabrique des fournitures pour la distribution de l’eau, pour l’éclairage électrique et l’évacuation des eaux usées. C’est son siège de New-York qui contacte l’administrateur, lui rappelant le premier courrier du 7 juillet dans lequel étaient présentés, dans des brochures, de petits équipements d’éclairage, avec des estimations de prix. On ne sait pas si ce courrier répond à une demande de François Hervé. C’est fort possible, puisqu’il est écrit : « Si vous avez reçu cette lettre avec sa documentation, nous nous demandons si cela vous donnait l’information souhaitée. Nous sommes très intéressés par votre problème et nous serions heureux de vous aider de quelque manière que ce soit.» Le Directeur du bureau de New-York, qui signe la lettre, espère que la documentation envoyée a été lue attentivement. « Il n’y a vraiment rien aujourd’hui sur le marché qui puisse être comparé, en qualité, à ce que nous proposons, et nos prix sont très bas».
Les deux lettres se terminent par le souhait d’avoir une réponse rapide.
Les dossiers conservés aux archives ne comportent pas d’autres documents qui auraient pu nous renseigner sur les suites éventuelles…
[1] Voir
[2] François HERVÉ, 1875-1939, administrateur par intérim des Tuamotu de 1925 à 1937.
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