Remerciements du roi pour la remise du Palais (21 Juin 1883)
La lettre du Roi Pomare V est un feuillet de 4 pages, de format 21×27 cm. Le texte figure sur les deux premières pages, sur deux colonnes, en tahitien à gauche, en français à droite.
Le procès-verbal de remise du palais est un feuillet de 4 pages de format 20×31 cm. Le texte occupe trois pages. C’est un extrait certifié conforme des registres de transcription des actes de mutation immobilière, en date du 14 avril 1891 (deux mois avant le décès du Roi), délivré à « M. Dorence Atwater, propriétaire à Papeete » (Il s’agit du Consul des États-Unis à Tahiti, qui a épousé en 1875 une des filles d’Alexandre Salmon et de Ariitaimai).
La construction du palais royal (d’abord « palais de la Reine ») a commencé en 1859, mais en 1877, à la mort de Pomare IV, le bâtiment n’était pas encore habitable. Les retards étaient en grande partie dus à l’utilisation des fonds alloués vers d’autres dépenses.
Le 29 juin 1880, le Commandant Chessé signe une déclaration où l’on peut lire : Nous nous engageons à faire acquitter par le gouvernement de la République française les dettes laissées à sa mort par la feue Reine Pomare IV, mère du Roi, conformément à l’état qui en a été dressé, et aussi à faire terminer le plus tôt possible la construction du palais royal commencé
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C’est le 21 juin 1883 que le Gouverneur remet au Roi le « palais achevé par le Gouvernement français en exécution de la convention du 29 juin 1880, ratifiée parla loi du 30 décembre de la même année ».
Pomare V reçoit « la pleine et entière propriété et jouissance de l’édifice dont il s’agit ».
Un plan de situation, que nous n’avons pas trouvé, était joint au procès-verbal. Une note anonyme précise les limites de la terre où s’élève le palais : « la rue de Rivoli, la rue de la Glacière, le boulevard extérieur et la barrière qui la sépare du Gouvernement et de la place publique ». Et il est précisé : « Cet immeuble devant, selon la volonté de S.M. Pomare V, désir auquel se rangent tous les autres membres de la famille, retourner au peuple tahitien après le décès de Sa Majesté, ne sera pas compris dans la masse à partager ».
La lettre du Roi est très cordiale. Il demande au Gouverneur Dorlodot des Essarts de transmettre « l’expression de ma gratitude à Monsieur le Président de la République [Jules Grévy] et au Ministre de la Marine [en 1883, quatre ministres se succèdent à ce portefeuille dont l’intitulé doit être complété par « et des colonies »]. Le Roi exprime aussi son contentement d’avoir placé sa famille et son peuple « dans les mains de la France ». On notera l’expression « mes affectueux sentiments » adressée au Gouverneur , petite touche chaleureuse dans une missive protocolaire.
La dernière ligne du texte, tant en français qu’en tahitien, est d’une écriture différente. Elle semble avoir été rajoutée, avant que le Roi ne signe, sans doute à sa demande : « Le Roi des Îles de la Société et Dépendances », rappel de son titre que le rédacteur avait omis !
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